2.10.14

« Les pédagogies corporelles, la psychomotricité et la danse contemporaine »



Le mercredi 1er octobre 2014, à l’occasion de la sortie du nouveau livre de Jacques Garros, Psychomotricité, la conscience d’être au corps ou la non-séparabilité des contraires, ainsi que pour les 40 ans du Centre Lafaurie, de la compagnie Epiphane et du Diplôme d’Etat de Psychomotricité, a eu lieu une rencontre sous le thème « Les pédagogies corporelles, la psychomotricité et la danse contemporaine » à la librairie de la machine à lire à Bordeaux.

A cette discussion étaient présents Dimitri Tsiapkins, Agnès Benoît-Nader ainsi que 3 psychomotriciens Geneviève Ponton, Olivier Rasal, Lucile Houdré eux-même formés à la danse et au travail corporel par Jacques Garros.  L’auteur est psychomotricien, formé au travail corporel par Hilde Peerboom, il anime à son tour des ateliers de travail corporel basé sur la respiration.

Tout d’abord chacun a présenté son parcours personnel et professionnel, ainsi en partant de leur propre expérience, de leur vécu corporel, ils racontent ce en quoi la danse et le travail corporel ou somatique sont en articulation avec la psychomotricité.

Au cours des échanges, plusieurs sous-thèmes ont été abordés pour argumenter de l’émergence de la psychomotricité et de l’importance d’y coupler un travail corporel. En effet, il est admis que la psychomotricité est une thérapie à médiation corporelle. Ainsi, notre être est lui-même l’outil, l’instrument de travail du psychomotricien, par conséquent, être psychomotricien engage une manière d’être où l’on ne peut faire l’économie de notre corps.

Il a été précisé que cette vision de vouloir rassembler le corps et l’esprit existait bien avant la psychomotricité, notamment avec le serment d’Hippocrate. Or cette théorisation ne prenait pas sens, jusqu’au moment où on la vit soi-même par un travail corporel. Puis la nouveauté a été de considérer que cette vision-là pouvait avoir une fonction thérapeutique. Le fait de prendre le temps d’entrer en relation avec le patient, de prendre soin de l’humanité a des conséquences avérées sur la santé du sujet.

Quelques phrases ont particulièrement attiré notre attention, nous les avons classées par thèmes :

Intrication corps-esprit : « Le diable est dans la cloison, on échappe à cet enfer en partant de l’idée que le dualisme est stérile. »

Importance de la relation : « La cellule du corps, si elle ne communique pas avec les autres, elle meurt, de même pour l’Homme. »
« La psychomotricité échappe à la technique car c’est une thérapie dans l’échange, en constante adaptation au sujet. »
« La psychomotricité est un métier créatif et adaptatif. »

Articulation avec la danse : «Un mouvement est une danse… La danse est en chacun de nous, la psychomotricité aussi car le développement psychomoteur fait partie intégrante de nous, et ce dès la naissance… »
« La danse a rendu la psychomotricité tridimensionnelle »

Rythme, lenteur : « Un travail corporel, c’est-à-dire associant la lenteur, l’écoute du corps, la connexion à la respiration peut être vécu comme ennuyant si celui-ci n’est pas vécu dans  une vision artistique du mouvement lent. »
Dans ce sens de la lenteur, du ralentissement, on peut dire que le vieillissement est adaptatif car « l’intelligence du vieillissement c’est de ralentir pour mieux sentir ». Ainsi, la lenteur permet d’intégrer les données du mouvement de manière plus approfondie et juste.
 En effet, les personnes âgées ayant leurs capacités psychomotrices et cognitives diminuées, s’autorégulent en réduisant la vitesse du mouvement et ainsi mieux intégrer les informations de l’environnement et de leur corps.
 « Il est important de synchroniser le rythme des soignants avec celui des patients », d’autant plus chez la personne âgée.

Le rêve : « Le rêve est en commun de la danse et de la psychomotricité, c’est ce qui donne le sens à ce qu’on invente, c’est le rêve qui offre l’espoir, la création… »
« Danse et psychomotricité offrent rêve et poésie. »

La respiration : « Relier la respiration au mouvement nous fait toucher qu’on est dans le devenir -  tout est germe. L’éducation de la respiration décloisonnerait. »

Concernant le partage de ses connaissances intergénérationnelles : « Chacun ouvre des portes à son niveau, ce qui étend le champs des possibles. »
« Etre humain, être en vie, être en devenir »

*Ces citations sont extraites du discours des différents participants.

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