Selon le décret du champ de compétence (en date du 6 mai 1988), le psychomotricien est habilité à accomplir, sur prescription médicale et après examen neuropsychologique du patient :

     Un Bilan psychomoteur qui s'effectue dans un premier temps ( sauf s'il s'agit d'action préventive).
Ce bilan permettra de déterminer les troubles psychomoteurs qui peuvent s'exprimer par des problèmes de développement, d’apprentissage, d’expression, d’autonomie ou de comportement.
Le bilan psychomoteur peut aussi servir de complément d'examens médicaux.

    Dans un deuxième temps, le psychomotricien peut procéder à l'éducation psychomotrice précoce qui consiste en la stimulation du développement psychomoteur.

     Puis la rééducation psychomotrice s'effectue chez des patients présentant :
  • des troubles de l’écriture, dysgraphie
  • des troubles de la latéralité et de l’organisation spatio-temporelle
  • des retards de développement psychomoteur
  • des maladresses motrices et gestuelles, dyspraxies
  • des troubles d’origine neurologique
  • des troubles de la maturation nerveuse et de la régulation tonique
  • des troubles du schéma corporel
  • des instabilités psychomotrices, hyperactivité (agitation, impulsivité...)
  • des inhibitions psychomotrices (repli sur soi, difficultés de socialisation...)
  • des difficultés d’accès à la symbolisation et à l’abstraction : retard dans le graphisme, retard de parole... (en dehors de la rééducation du langage parlé)
Pour cela, les moyens techniques utilisés peuvent être la relaxation dynamique, l'éducation gestuelle, l'expression corporelle ou plastique, les activités rythmiques, de jeu, d'équilibration et de coordination. Les séances peuvent être individuelles ou collectives. 

    Le psychomotricien contribue aussi, par des techniques d'approche corporelle à la prise en charge du patient dans le traitement :
  • des troubles du comportement ou de la personnalité (colères, agressivité, psychose...)
  • des difficultés d’apprentissage scolaire
  • des troubles de l’attention et de concentration
  • des troubles des régulations tonico-émotionelle et relationnelles (tics, bégaiement...)
  • des déficiences intellectuelles
  • troubles de la représentation du corps d'origine psychique ou physique
  • des troubles liés au stress : manifestations neurovégétatives ...
  • des symptômes d’angoisse ou d'anxiété : douleurs abdominales, palpitations cardiaques, insomnie.

    Certains services tels que la gériatrie, les soins palliatifs et la néonatalogie font de plus en plus appel aux psychomotriciens.

         Les symptômes psychomoteurs peuvent être semblables par leur forme, mais être très divers quant à leur signification d’un point de vue sémiologique et étiologique. En effet, il peut s’agir d’un retard de la maturation du système nerveux central comme Ajuriaguerra l’avait défini, d’un trouble lésionnel ou fonctionnel entraînant une désorganisation d’un système cérébral, ou d’une régression évolutive de ce système ou des systèmes cérébraux associés, ou bien d’une forme d’expression de symptômes d’origine psycho-affective ou psychosomatique plus ou moins liés à l’historicité de l’individu ou à son environnement.

         Finalement, les troubles psychomoteurs oscillent entre le neurologique et le psychiatrique, comme le soulignait Ajuriaguerra en 1959, mais il s’agit, de nos jours, de ne pas dichotomiser cette oscillation vers le tout neurologique ou cognitif d’un côté et de l’autre le tout psychologique ou psychopathologique.

        Si J. de Ajuriaguerra, dans l’une de ses contributions en 1959, a été l’initiateur d’une première théorisation des troubles psychomoteurs et de la rééducation psychomotrice, il est important de continuer à encourager cette démarche, en l’actualisant avec les connaissances transdisciplinaires actuelles. Cela aurait le mérite de refonder les actes de compétences du psychomotricien.
    Source : Avant propos d' A.N.A.E n°104/105 écrit par L. Vaivre Douret.
     

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